Comme
un entre-deux, il s’agit de voir si le renouvellement commence ou se
fait et si le vide peut se construire. Des gestes, des mouvements
inspirés du monde du travail qui se matérialisent à travers le corps
d’une danseuse classique. Les codes visuels de l’entreprise et de la
voirie sont réutilisés afin de rendre visible les acteurs d’un travail
souvent dévalorisé. Vu mais pas forcément regardé. Cette vidéo vient
enrichir une série de 6 photographies nommée "Gestes statiques" qui fige
le mouvement dans le temps et fixe l’imagination du visiteur. La
transformation des gestes nous transpose dans une autre dimension comme
le sport, la grève ou autre. La vidéo présente deux protagonistes
s’inspirant des gestes et outils de chantiers mais pelles, pioches et
marteau-piqueurs sont absents à l’image et les corps de ces travailleurs
dansants se chevauchent dans un éclat de couleur. Une présence presque
fantomatique se dégage de ces images en mouvement et mets en avant le
côté éphémère de leur action. Le bâti disparaît sous leurs machines pour
laisser place à un terrain vague qui sous leurs mains se transforme en
habitat. L’intimité se mêle au travail, le chantier est un instant de
pensées en construction.
David Jouin